Depuis hier, nous vous imaginons en proie à une dévorante impatience à l’idée de savoir comment s’est écrit « Cherche David éperdument », le roman de Paule Darmon à paraître le 5 janvier. Aujourd’hui, Anne-Sophie a pris son calepin de petit reporter à la Tintin pour interviewer Paule Darmon à propos de la genèse de son projet. Bon, comme Paule habite à Buenos Aires, on vous avoue que l’interview a pu être mené grâce aux moyens de communication les plus modernes.
Paule Darmon : «Tout commença par un thé à la menthe chez ma mère un après-midi de 1992, où Perla, une de ses amies du Maroc, nous fit le récit, truculent, de son frère David, lequel, à soixante-dix-huit ans, retiré des affaires et à demi-mort d’ennui, retrouva toute son énergie en recevant l’appel de celle dont il avait été follement amoureux à Fès en 1928 : une jeune française arrivée d’Algérie avec sa mère, que les rigueurs rabbiniques lui avaient interdit d’épouser, car un Cohen n’épouse pas une convertie.»
Qu’est-ce donc que cette histoire ? En quoi un nom de famille, Cohen en l’occurrence, pourrait interdire d’épouser qui l’ont veut ? C’est que, selon la loi juive, une personne qui porte le nom, et donc le titre de Cohen (« prêtre » en hébreu) est le descendant de Aaron, le frère de Moïse, qui fut le premier prêtre des Hébreux au Sinaï ; et depuis lors, les « prêtres » ne sont pas autorisés à épouser ni une femme divorcée ni même une femme convertie, alors les autres Juifs peuvent faire comme bon leur semble. Du coup, on comprend que dans le Maroc très traditionnel des années 1930, il était difficile de se soustraire à cette loi.
Comment Paule Darmon a-t-elle mis à profit cette histoire pour en faire un roman ? Vous le saurez demain